Dessiné en 2019, Assistant Assassin vient de sortir chez Omaké Book sous son label Omaké Manga.
Depuis quelque temps, l’éditeur nous régale chaque mois avec une oeuvre orientée Seinen (mangas pour adultes). Après « Many Reasons Why » ou « Sayuri« , c’est Assistant Assassin qui vient de nous arriver entre les mains. Que vaut cette nouveauté ?
L’histoire d’Assistant Assassin
Asakura Shinichi souhaite un jour devenir mangaka professionnel. Tout comme ses pairs, son parcours passe par l’assistanat d’un mangaka reconnu pour apprendre le métier. Et parfois, proposer aux éditeurs ses propres histoires pour voir où il en est et publier un jour son propre manga.
Histoire de gagner plus d’argent, que fait-il la nuit après son travail normal ? Il devient un redoutable assassin ! Missionné par des échanges codés sur le forum des assistants mangakas, il oeuvre déguisé sous le nom de « Mouton Rouge ». Yakuzas, voleurs, bandits… C’est à coups de batte ou de marteau qu’il va remplir ses missions en explosant les cranes !
Brimé le jour par son Senseï (maître) et assassin la nuit, Asakura Shinishi reçoit même le surnom « Assassin » par ses collègues assistants pourtant ignorants de ses activités nocturnes. En jouant simplement avec son nom Asakura Shinishi > Asashin > Assassin
Les aspects du manga
L’assistant Mangaka
Dans la société japonaise, les meilleurs mangakas s’entourent d’assistants afin de compléter leur travail. Réalisation de trames, remplissages, encrages ou encore des paysages pendant que le maître se concentre sur l’histoire. Une majorité d’assistants essayent en parallèle de développer leurs propres carrières (ce qui est le cas dans Assistant Assassin). D’autres deviennent de véritables spécialistes. Le salaire des assistants peut varier selon leurs niveaux entre 50 et 150 euros par jour jusqu’à 400 pour les spécialistes de leur domaine. Dans une ville comme Tokyo par exemple, il n’est pas rare de voir des personnes du coup cumuler plusieurs jobs.
Le ton dans Assistant Assassin
Assistant Assassin malgré des images de violences extrêmes, celui-ci conserve un ton humoristique prenant. Entre le caractère des personnages et certaines situations. Nous passons d’une boucherie à des éclats de rires. On sent que le mangaka ne voulait pas réaliser qu’un manga de violence mais de mettre en avant différentes facettes de la société. De la difficulté des jeunes, en passant par la vie quotidienne, l’apprentissage et les meurtres. Cette nouveauté est assez complète.
Le manga se veut assez barré tout en restant plaisant. Les personnages disposent d’un charisme bien trempé avec la carte de la double vie utilisée à fond !
Un aspect psychologique et philosophique
Oui oui, vous lisez bien. Ces notions ressortent de deux façons : A travers le déguisement du personnage quand il devient tueur et également la notion du chassé et du chasseur.
- Le déguisement
Au début du manga, le personnage semble parfaitement ordinaire et devient un terrible assassin la nuit. Il porte un costume lors de ses missions. En cherchant, l’étymologie du déguisement, celui-ci signifie « être à la recherche de soi-même ou celui que l’on n’est pas). Asakura Shinishi semble en partant de ce postulat, faire la part des choses entre ses 2 vies.
- Le mouton
Le déguisement dont on parlait juste avant est celui d’un mouton. De plus, Asakura Shinishi surnomme son personnage de tueur le « Mouton Rouge ». Tuant les Yakuzas et autres voyous, sa doctrine est simple : « Pourquoi les moutons n’ont-ils d’autre destin que d’être chassés par les loups ? » Une belle notion du chassé devenant chasseur en devenant une sorte de justicier.
L’auteur du manga – Hiromasa Okujima
Dès l’enfance, il décide qu’il sera mangaka (tient ça me rappelle l’auteur de Captain Tsubasa) influencé dès le début des années 80 avec Dragon Ball. Très peu connu en France, il n’est pas moins reconnu dans son pays pour les traits fins dans ses oeuvres. Très influencé également par Takahiko Inoué, l’auteur de Slam Dunk, on retrouve dans son trait, des détails bien précis sur l’expression des personnages. Il aime explorer de nouveaux styles et l’un de ses mangas a même été adapté en film (Akira N°2). Chez nous, son oeuvre « Les racailles de l’autre monde » sorti chez Ki-oon fonctionne bien où il est scénariste et dessinateur tout comme dans Assistant Assassin.
Mon avis sur Assistant Assassin
Hiromasa Okujima nous offre un manga à la fois violent, drôle avec une touche de complexité. La suite du manga annonce déjà des péripéties avec un autre assistant mangaka assassin un peu timbré. Ainsi que des clans rebelles voulant les descendre. Une belle surprise avec cette nouvelle licence chez Omaké Manga avec cette immersion dans l’univers de l’édition des mangas et de la précarité du métier. Le rythme est au rendez-vous, le manga se lit avec un réel plaisir. 3 tomes sont déjà disponibles en France.
