Le Mans 66 ou plutôt « Ford V. Ferrari » de son titre original, est un biopic qui sortit ce mercredi 13 novembre au cinéma.
Distribué par la 20th Century Fox et déjà diffusé lors de nombreuses avant-premières à travers la France. C’est dans une salle remplie de passionnés d’automobile que j’ai pu voir ce film et quel plaisir !
Ce film réalisé par James Mangold a qui l’on doit notamment l’excellent Logan, est basé sur une histoire vraie.
Après sa victoire en 1959 à bord d’une Aston Martin DBR1, l’excentrique Carroll Shelby voit sa carrière s’interrompre suite à des problèmes cardiaques. À la tête maintenant de la Shelby American Inc. Il va mettre au point une voiture américaine capable de rivaliser avec Ferrari lors de la compétition des 24h. Il sera rejoint dans l’aventure par une entreprise Ford voulant retrouver son prestige ainqi que par son ami et pilote, Ken Milles.
En plus de relater des faits réels, ce film est une adaptation du livre « Go like hell: Ford, Ferrari another battle for Speed and Glory at Le Mans ». Hélas l’histoire sonne une fois de plus comme de la propagande américaine, un peu comme le premier Captain America…
Rassurez-vous, le film est jouissif et est un moment de pur bonheur sur l’épopée de Shelby et Milles. À partir de la Mustang sortie par Ford, ils vont fabriquer la « Shelby Cobra ». Cette même voiture (ou plutôt une dérivée) qui aidera la success story de Steve Mc Queen dans sa carrière. La voiture de ce film sera précisément la Ford GT40 Mk II.
Parlons maintenant du casting. Caroll Shelby est interprété par un excellent Matt Damon (Will Hunting, Jason Bourne…), il parvint à retranscrire un Shelby proche de l’original et très juste dans sa prestation ainsi que dans ses interactions avec les autres.
Accompagné par le Batman de Christopher Nolan, Christian Bale, l’acteur est méconnaissable, pour pouvoir piloter, il a dû suivre un régime drastique et aussi montrer un côté à la fois optimiste et ravagé de lui avec une carrière en dent de scie.
Et Tracy Letts qui incarne Henry Ford II, vous verrez dans le film, l’homme a soif d’être aussi prestigieux que son illustre grand-père pour amener Ford aux sommets.
Jon Bernthal et Josh Lucas, incarnent respectivement Lee Lacocca et Leo Beebe, les carriéristes de chez Ford, des gens que vous allez apprendre à haïr !
Ce film nous donne plein de détails sur la vie frénétique des constructeurs automobiles de l’époque. Ford et Ferrari avaient même évoqué un rapprochement à l’époque. Avant qu’Enzo Ferrari dise clairement à Ford II d’aller se faire voir (pour rester poli dans ces quelques lignes.).
Le film est rempli d’humour, de par le jeu des acteurs et par les situations dans lesquelles se retrouve Shelby. L’homme a des « corones » et il le fera savoir !
On voit aussi dans le film tout le côté revanchard d’Henri Ford II et des vautours l’accompagnant, surtout lorsqu’il s’agit de choisir les pilote… Je vous laisse découvrir.
La voiture au point et sur la ligne de départ, il y’aurait bien des choses à dire… Mais ce sont des moments à vivre sur le grand écran.
L’écurie Ford alignera 13 voitures sur la ligne de départ réparties à travers ses différentes équipes. La Shelby-American inc. en fait partie avec les pilotes Bruce McLaren, Chris Amon, Ken Miles, Denny Hulme.
Ferrari de son côté pourra compter sur le champion Lorenzo Bandini à bord de la 330 P4.
L’issue de ce duel nous donnera une bonne leçon sur le sentiment et les sensations de vitesse.
Le film évoque en effet le palier des 7000 tours/minutes du moteur (un petit peu comme le Mach des avions supersoniques). À ce moment-là, le corps et le pilote ne font plus qu’un avec la voiture. Une sensation d’éveil où il ne reste que le corps où l’on sent chaque grain de poussière du circuit. Où on arrive presque à se demande « qui l’on est ? » tellement la concentration est extrême et offre une sorte de délivrance !
Personnellement, pour avoir poussé une ancienne voiture au-delà des 220 en Allemagne… Il est vrai que la fatigue disparaît et que la concentration est à son paroxysme. On ne fait attention qu’a l’essentiel et en même temps, on se sent libre !
Pour conclure, le film me paraissait long avant d’entrer dans la salle (il dure 2h32) mais une fois démarré, vous avez tous les ingrédients pour prendre du plaisir. Si vous aimez les sensations fortes, les voitures et découvrir un bout d’histoire de la Ford que vous avez peut-être dans votre garage voir sur la Shelby Cobra qui apparait dans pas mal de films et le manga GunSmith Cats, n’hésitez pas une seconde. Ce film vous inculquera aussi des valeurs comme le travail en équipe et l’effort pour réussir.
Je termine cet article par le fameux cri de Caroll Shelby : Yehaaaaaaaaaaaaa !!!!!